Le théâtre occupe une place importante au sein du Collège Sainte-Anne depuis sa fondation. À l'époque du programme classique, les répétitions se déroulent lors des heures d'études de sorte que les collégiens ont un incitatif supplémentaire pour y prendre part. Les productions théâtrales du Collège impressionnent depuis toujours par leurs costumes, les décors et la musique. Dès 1891, on monte une « tragédie », intitulée Les jeunes captifs, dans laquelle la musique s'avère centrale. La pièce est présentée au public dans le but d'amasser des fonds pour la construction d'un nouvel édifice.
Les thèmes abordés dans les pièces sont variés bien qu'ils témoignent des mœurs et des préoccupations de leur époque. À titre d'exemple, en 1927, la troupe offre une prestation du Drame de la Passion et, en 1930, ils présentent le Drame du peuple acadien, qui porte sur la Déportation. En 1944, on monte une pièce à la mémoire du père Sigogne; il s'agit d'une pièce originale composée par le père Eugène Lachance pour marquer le centenaire de la mort du missionnaire. Le répertoire classique y est aussi représenté, comme en témoigne la prestation du Malade imaginaire de Molière vers 1958.
De 1940 à 1961, on répertorie plus de 25 titres joués, et ce, en dépit du ralentissement provoqué par la guerre. Comprenant 6 textes en anglais et 19 textes en français, ces 25 titres explorent des genres divers allant de la comédie populaire au drame historique. Après 1962, le théâtre est en perte de vitesse au Collège jusqu'à la fondation, dans les années 1970, de la troupe communautaire Araignées du Boui-Boui sous la direction de Normand Godin. Hébergée à l'Université, cette troupe écrit ou adapte des pièces en français acadien à compter de 1986 afin de valoriser la culture locale.