En septembre 1961, le Collège Sainte-Anne accueille les quatre premières étudiantes laïques : Anna Dugas, Hélinda Rae McDonald, Mildred Comeau et Anna-Rose Belliveau. L'instigatrice du changement, Anna Dugas, voulait devenir médecin. Elle trouvait inconcevable qu'il y ait un collège dans sa région auquel elle ne pouvait s'inscrire parce qu'elle était une femme. Après plusieurs rencontres et délibérations, le supérieur du Collège, le père d'Entremont, accepte la demande d'Anna pour une année probatoire à condition qu'elle soit accompagnée d'autres jeunes femmes. Elle recrute donc deux autres filles de la région, Mildred Comeau et Anna Belliveau. Hélinda Rae McDonald, originaire du Nouveau-Brunswick et nièce du supérieur, se joint au groupe.
Dans ce nouvel environnement académique, elles sont assujetties à des règlements très spécifiques en tant que premières élèves féminines. Elles sont aussi conscientes de leur responsabilité quant à l'avenir des femmes au Collège et dans d'autres collèges classiques du pays. La première année, les jeunes filles ne peuvent quitter l'édifice principal sans être accompagnées. Elles doivent s'asseoir séparément aux repas et lors de la messe. De plus, elles ne peuvent habiter dans les résidences, de sorte que Helinda doit pensionner chez des gens de la communauté.
Ces quatre pionnières ont pavé la voie aux nombreuses étudiantes qui les suivraient. Leur présence a provoqué de nombreux changements comme l'organisation des premières danses (1964) ou l'inclusion de chroniques féministes dans le journal étudiant.