Jean-Mandé Sigogne, prêtre catholique, est né le 6 avril 1763 à Beaulieu-lès-Loches en France. Missionnaire auprès des Acadiens de la Nouvelle-Écosse, il sera responsable de plusieurs églises dans les comptés de Yarmouth et de Digby entre 1799 et 1844. On lui attribue notamment l'obtention des terres à Rivière-aux-Saumons, à Concessions et à Corberrie, le lieu de fondation de sa dernière paroisse.
Le père Sigogne s'intéresse à l'analphabétisme de ses paroissiens dès son arrivée à la Baie Sainte-Marie. En 1832, il organise une école du dimanche pour que les enfants de sa paroisse puissent apprendre le catéchisme, la lecture et l'écriture. Bien que le Collège soit fondé près de 50 ans après sa mort, le père Sigogne en est souvent considéré comme le précurseur.
En effet, la première collecte de fonds pour la fondation d'un collège portait le nom de « Mémorial Sigogne » ou de « Monument Sigogne ». Il s'agissait d'un projet lancé par le successeur de Sigogne à la paroisse de Saint-Bernard, le père Parker afin de fonder une maison d'instruction à l'intention des Acadiens de la Baie Sainte-Marie. Même si le Collège Sainte-Anne et le « Mémorial Sigogne » sont deux projets distincts, on présente souvent le Collège comme le résultat des actions de Sigogne et du projet du Mémorial initié plusieurs années après sa mort. L'argent amassé dans le cadre du Mémorial a d'ailleurs servi lors de la fondation du Collège Sainte-Anne.
En 1892, on érige un monumment à la mémoire du père Sigogne devant le Collège. Le 18 mai, on exhume ses cendres du cimetière et on les réenterre le lendemain devant une foule immense, dans le cadre d'une cérémonie en son honneur.