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Caroline Fitzpatrick

Ottawa (On.), le 20 avril 2016 - Alors que l'école Columbine souligne le 16e anniversaire de la fusillade mortelle qui l'a tristement rendue célèbre, une récente étude avance que les craintes en matière de sécurité des élèves du secondaire nuisent à leur potentiel d'apprentissage et entraînent chez ces derniers davantage de problèmes socio-affectifs. Cette étude, récemment publiée dans le Journal of Adolescent Health, préconise une attention plus soutenue au sentiment de sécurité des élèves.

L'étude avait pour objet de déterminer si le sentiment d'insécurité à l'école nuisait à l'engagement scolaire et, en l'occurrence, si cette connexion s'expliquait par une dégradation du bien-être de l'élève – notamment en termes de symptômes de dépression et de comportements agressifs.

Carolyn Côté-Lussier, auteure principale de l'étude et professeure au Département de criminologie de l'Université d'Ottawa, a conclu que les élèves qui se sentent en sécurité sont plus attentifs et productifs en classe. En outre, ces mêmes élèves signalaient moins de symptômes de dépression, comme de la tristesse ou de la difficulté à éprouver du plaisir.

Toujours selon l'étude, le fait d'être victime de violence en milieu scolaire, au même titre que celui d'entretenir des sentiments d'insécurité, alimente les symptômes de dépression qui nuisent au potentiel d'apprentissage des élèves.

La professeure apporte toutefois quelques précisions : « Les facteurs que l'on associe habituellement à un sentiment d'insécurité, comme l'intimidation ou la violence en milieu scolaire, n'expliquent qu'en partie la raison pour laquelle les élèves entretiennent ce sentiment d'insécurité. Les recherches que nous avons menées précédemment ont révélé que les jeunes en situation de pauvreté chronique et ceux vivant dans des quartiers défavorables se sentent souvent moins en sécurité à l'école ».

Même si les taux de décrochage scolaire aux États-Unis et au Canada sont en baisse depuis le début des années 1990, les taux actuels de décrochage – de 7 % et 10 % respectivement – révèlent la nécessité de mettre au point de nouvelles solutions multidimensionnelles. « La participation et la concentration des élèves en classe peuvent contribuer à leur réussite à long terme, et ce, bien au-delà de leurs habiletés en lecture et en mathématiques, par exemple », ajoute Caroline Fitzpatrick, coauteure de l'étude et professeure au Département des sciences sociales de l'Université Saint-Anne.

Le rapport se termine sur des recommandations pour favoriser le sentiment de sécurité des élèves et promouvoir l'engagement scolaire, comme la création de politiques visant à améliorer les écoles et l'environnement à proximité de celles-ci. À titre d'exemple, des initiatives pourraient cibler les attentes des élèves sur le plan de l'éducation, le soutien offert par les enseignants et l'amélioration du voisinage de l'école, et du quartier résidentiel.

Personne-ressource pour les médias

Mila Roy
Agente de relation avec les médias
Université d'Ottawa
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