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Un appel de communication est lancé pour le colloque pluridisciplinaire « France-Canada : identités en mouvance, regards croisés », qui aura lieu à l'Université d'Angers, France, les 28, 29 et 30 juin 2017.

Au milieu du XXe siècle, Robert Charbonneau affirmait, dans son ouvrage La France et nous (1947), qu'il était temps que le Canada français prenne acte de la position géographique nord-américaine qu'est la sienne et qu'il en vienne à l'inévitable constat que « [n]ous ne sommes pas Français ». Pour Charbonneau, l'affirmation identitaire des Canadiens français ne passait pas par le maintien de la filiation traditionnelle à la France, mais en mettant en avant-plan sa signification américaine. Depuis ce constat, les francophones du Canada ont pris acte de leur position géographique et culturelle et en sont venus à repenser les fondements de leur identité en précisant leurs particularités régionales tout en affirmant leur appartenance à la réalité continentale. Cette américanité des espaces francophones du Canada ne signifie cependant pas la rupture complète d'avec la France, au contraire, cette dernière occupe toujours une place de choix dans leur imaginaire. Il est d'ailleurs intéressant que, dans son roman Les grandes marées (1978), Jacques Poulin, un écrivain phare de la notion d'américanité, affirme que les écrivains québécois pouvaient écrire « le Grand roman de l'Amérique » grâce à leur double appartenance américaine et française, leur donnant ainsi un regard plus global sur le monde. Loin de se défaire des liens identitaires qui rattachent le Canada français à la France, tout se passe comme si on cherchait à réinvestir ces liens pour souligner une particularité culturelle qui permettrait de mieux saisir la profondeur continentale. La rupture ne s'est donc jamais véritablement faite, ce qui a récemment amené Mathieu Bélisle et Alain Roy à s'interroger sur la véritable nature de l'américanité québécoise : « À la différence des États-Unis, des Caraïbes et des pays d'Amérique latine, bref, de l'Amérique, le Québec n'a jamais formellement rompu avec l'Europe », particulièrement avec la France.

Au-delà du discours identitaire qui affirme l'autonomie culturelle des francophonies canadiennes, la filiation à la France reste donc importante, voire centrale, à l'affirmation d'une certaine culture francophone en terre d'Amérique. Différentes stratégies servant à consolider ce lien sont d'ailleurs à l'œuvre. On n'a qu'à penser à la présence de la Délégation générale du Québec à Paris, à la mise en place de prix comme le prix littéraire France-Acadie ou aux nombreux échanges entre les institutions d'enseignement. Sur le plan artistique, la seule présence sur la scène française des artistes canadiens représente déjà une forme de consécration, comme l'a démontré le succès instantané, au Canada, de la chanteuse Caroline Savoie suite à son passage à la version française de l'émission musicale The Voice : la plus belle voix en 2014. En ce sens, l'image que la France renvoie du Canada français joue un rôle tout aussi important dans le sentiment de reconnaissance des francophones au Canada; car le Canada français n'habite pas l'imaginaire français qu'en référence à « ma cabane au Canada. De la Manon Tremblay qui apparaît dans Le petit sauvage d'Alexandre Jardin (1992) à la Québécoise qui influence la destinée d'Amélie Poulain (Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, 2001), en passant par les Français qui immigrent au Canada et qui participent à l'expérience francophone au Québec et dans l'ensemble des régions francophones du Canada – que ce soit des citoyens qui s'impliquent dans les différentes associations francophones, des enseignants ou des artistes comme l'écrivain Sébastien Pierroz qui, établi à Ottawa, a récemment publié le roman Entre parenthèses (2016). Ainsi, plus qu'un simple lien servant à définir l'imaginaire des francophones du Canada en terre d'Amérique, le rapport à la France apparaît davantage comme un dialogue culturel qui contribue à définir un rapport au monde.

Ce colloque pluridisciplinaire vise à réfléchir sur ce dialogue entre les différents espaces francophones du Canada et la France par le biais de la notion de rencontre et des interférences culturelles dans le contexte de la mondialisation. Le colloque s'intéressera ainsi à :

  1. l'étude des changements qu'ont pu connaître les représentations de la France dans les imaginaires francophones du Canada et des francophonies canadiennes dans l'imaginaire français.
  2. la mise en perspective de la manière dont les deux pays pensent et gèrent leur pluralité linguistique et culturelle. Nous proposons d'étudier les tensions qui existent dans le discours identitaire en tenant compte de la réalité migratoire actuelle et des défis que rencontre chaque espace sur le plan de l'intégration, particulièrement en milieu scolaire.

Voici quelques pistes de réflexion qui pourront être abordées :

  • l'évolution de la représentation de la France dans le discours des francophones du Canada;
  • l'évolution de la représentation du Canada français dans le discours français;
  • la présence de la France dans l'imaginaire continental canadien-français;
  • la langue française et ses variations ;
  • les relations Canada-France d'hier à aujourd'hui;
  • les stratégies d'affirmation régionale au Canada et en France dans le contexte de la mondialisation;
  • les défis de l'immigration dans les milieux minoritaires, dans les régions et dans les métropoles en France et au Canada;
  • les rôles des systèmes scolaires dans la construction des identités en contexte de pluralité culturelle et linguistique ;
  • le paradoxe de l'affirmation identitaire nationale et communautaire et le discours d'ouverture sociale, culturelle et politique sur le monde, notamment dans un contexte où ces migrations contribuent à modifier le paysage culturel des deux pays;
  • etc.

Ces sujets ne sont évidemment pas les seuls qui pourront être abordés lors du colloque. Nous nous intéressons, dans ce colloque, à toutes communications qui proposent une réflexion sur les liens sociaux, culturels et politiques entre les espaces francophones du Canada et la France. Comme il s'agit d'un colloque pluridisciplinaire, nous cherchons des interventions provenant des différents domaines de recherche des sciences humaines et des lettres (histoire, littérature, linguistique, sociologie, sciences de l'éducation, sciences du langage, etc.).

Conférenciers

Yves Lenoir, Université de Sherbrooke
Danièle Moore, Simon Fraser University
Jean Morency, Université de Moncton

Comité organisateur

Asmaa El Assal, doctorante, Université d'Angers
Delphine Guedat-Bittighoffer, MCF, Université d'Angers
Nadja Maillard, MCF, Université d'Angers
Maeva Perrin, doctorante, Université d'Angers
Jimmy Thibeault, professeur agrégé, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et francophones, Université Sainte-Anne
Maeva Touzeau, docteure, Université d'Angers

Comité scientifique

Driss Alaoui, Université de La Réunion, France
Mourad Ali-Khodja, Directeur du GRICC, Université de Moncton, Canada
Françoise Armand, Université de Montréal, Canada
René Audet, Université Laval, Canada
Isabelle Audras, Université du Maine, France
Joel Belliveau, Université Laurentienne, Canada
Michel Biron, Université McGill, Canada
Aude Bretegnier, Université du Maine, France
Julien Kilanga, Université d'Angers, France
Annick Lenoir, Université de Sherbrooke, Canada
Yves Lenoir, Université de Sherbrooke, Canada
Élise Lepage, Université de Waterloo, Canada
Danièle Moore, Université Simon Fraser, Vancouver, Canada
Eric Pierre, CERPECA, Université d'Angers, France
Marie-Laure Tending, Université du Maine, France
Frédéric Tupin, Université de la Réunion, France
Chantal White, Université Sainte-Anne, Canada

Nous vous invitons à soumettre une proposition de communication en lien avec la problématique du colloque « France-Canada : identités en mouvance, regards croisés » avant le 20 janvier 2017. Les propositions (environ 200-250 mots espaces compris, 4, 5 mots clés, références bibliographiques) accompagnées d'une brève notice bio-bibliograhique seront soumises par courriel, avec un titre provisoire, vos coordonnées et votre affiliation institutionnelle.

Les propositions seront à envoyer au courriel suivant : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

Le colloque « France-Canada : identités en mouvance, regards croisés » est une initiative conjointe de l'Université d'Angers et de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et francophones.

Calendrier

20 janvier 2017 : Date limite d'envoi des contributions
Entre le 15 et le 20 mars 2017 : Notification d'acceptation
28, 29 et 30 juin 2017 : Colloque

C’est au tour de Talia Quinlan de partir vivre une nouvelle expérience remplie d’aventures et de découvertes dans le cadre du programme de mobilité de l’Université Sainte-Anne. Étudiante au baccalauréat en sciences intégré au baccalauréat en éducation, Talia a choisi l’Université Clermont-Auvergne pour le semestre d’automne 2024.

Originaire de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, elle cherche à essayer quelque chose de nouveau et quitter sa zone de sécurité après avoir terminé sa troisième année de programme.

« J’ai choisi de faire le programme de mobilité puisque je me sens à l’aise en Nouvelle-Écosse. Je serais parfaitement contente à rester ici pour le reste de ma vie. Cependant, je fais un effort de sortir de ma zone de confort dernièrement et essayer de nouvelles expériences. Je n’ai jamais vraiment sorti des maritimes, donc je voulais explorer un différent pays et une nouvelle culture. Je ne saurais jamais si j’aime voyager sans l’essayer, et ce programme me donne l’occasion parfaite à explorer avant que je trouve une carrière et m’installe dans un endroit. »

« Je souhaite apprendre à propos de la culture française et explorer l'histoire dans la région. Je souhaite également observer les méthodes d'enseignement et le format des cours, bien que je ne puisse pas suivre des cours d'éducation, pour voir s'il y a des aspects nouveaux ou intéressants que je pourrais utiliser dans mon futur enseignement. »

Talia est également récipiendaire d’une des Bourses France-Acadie qui sont destinées aux étudiants et étudiantes de nationalité canadienne qui souhaitent effectuer une session ou une année d’études universitaires en France.

L'Université Sainte-Anne offre de nombreuses options d'échanges dans le cadre de son programme de mobilité. Un séjour d'étude à l'étranger est l'occasion idéale pour nos étudiantes et étudiants de vivre une expérience unique, de diversifier leurs connaissances et d'avoir une expérience à l'international.

C’est au tour de Talia Quinlan de partir vivre une nouvelle expérience remplie d’aventures et de découvertes dans le cadre du programme de mobilité de l’Université Sainte-Anne. Étudiante au baccalauréat en sciences intégré au baccalauréat en éducation, Talia a choisi l’Université Clermont-Auvergne pour le semestre d’automne 2024.

Originaire de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, elle cherche à essayer quelque chose de nouveau et quitter sa zone de sécurité après avoir terminé sa troisième année de programme.

« J’ai choisi de faire le programme de mobilité puisque je me sens à l’aise en Nouvelle-Écosse. Je serais parfaitement contente à rester ici pour le reste de ma vie. Cependant, je fais un effort de sortir de ma zone de confort dernièrement et essayer de nouvelles expériences. Je n’ai jamais vraiment sorti des maritimes, donc je voulais explorer un différent pays et une nouvelle culture. Je ne saurais jamais si j’aime voyager sans l’essayer, et ce programme me donne l’occasion parfaite à explorer avant que je trouve une carrière et m’installe dans un endroit. »

« Je souhaite apprendre à propos de la culture française et explorer l'histoire dans la région. Je souhaite également observer les méthodes d'enseignement et le format des cours, bien que je ne puisse pas suivre des cours d'éducation, pour voir s'il y a des aspects nouveaux ou intéressants que je pourrais utiliser dans mon futur enseignement. »

Talia est également récipiendaire d’une des Bourses France-Acadie qui sont destinées aux étudiants et étudiantes de nationalité canadienne qui souhaitent effectuer une session ou une année d’études universitaires en France.

L'Université Sainte-Anne offre de nombreuses options d'échanges dans le cadre de son programme de mobilité. Un séjour d'étude à l'étranger est l'occasion idéale pour nos étudiantes et étudiants de vivre une expérience unique, de diversifier leurs connaissances et d'avoir une expérience à l'international.