Allez savoir : Juillet 2024

N^o 65, Juillet 2024

LE MOT DE LA DIRECTRICE

Tout récemment, l’écosystème de recherche canadien a connu de nouvelles initiatives en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (ÉDI), plus particulièrement dans le domaine des sciences humaines.

Le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) a publié, le 30 mai dernier, son Plan d’action pour les chercheuses et chercheurs noirs (2024-2029), qui a pour mandat principal d’assurer, pour ce groupe de personnes, un accès équitable aux occasions de financement qu’il administre. Le Plan d’action est fondé sur les conclusions et les recommandations du Comité consultatif sur la lutte contre le racisme à l’endroit des personnes noires dans les programmes de recherche et de formation en recherche du CRSH, dont les activités ont eu lieu entre 2020 et 2023.

Le Plan d’action comprend quatre objectifs :

1. Accès équitable à l’appui à la recherche offert par le CRSH
Le CRSH identifiera des moyens d’augmenter les taux de demande et d’attribution de chercheuses et chercheurs noirs, notamment grâce à un examen complet des programmes qui visera à éliminer les obstacles discriminatoires ancrés dans le racisme envers les personnes noires.

2. Participation équitable au sein de l’écosystème de la recherche
Le CRSH identifiera des moyens de promouvoir la pleine participation des chercheuses et chercheurs noirs, en travaillant de concert avec elles et eux, avec les établissements d’enseignement postsecondaire et avec les acteurs et les réseaux importants de l’écosystème.

3. Approches intersectionnelles de la recherche et de l’évaluation de la recherche
Le CRSH définira des principes directeurs applicables à des approches intersectionnelles de la conception et des pratiques de la recherche, approches qui intègrent de façon substantielle le racisme envers les personnes noires et ses répercussions. Ces principes orienteront les politiques et les programmes du CRSH, y compris les outils utilisés pour l’évaluation du mérite.

4. Recherche prioritaire en sciences humaines
Le CRSH trouvera des moyens de soutenir a) le domaine interdisciplinaire des études noires, qui a toujours été sous-financé, et b) les études qui viennent étayer les objectifs de politiques publiques associés à l’élimination du racisme envers les personnes noires.

La Fédération des sciences humaines a, quant à elle, annoncé son Plan d’action sur l’EDID 2024. En plus d’orienter ses missions envers l’équité, la diversité et l’inclusion, la Fédération s’engage activement dans des pratiques de décolonisation.

Parmi les actions proposées du Plan d’action, la Fédération des sciences humaines continuera d’offrir un accès gratuit aux personnes étudiantes des cycles supérieurs noires et autochtones pour le Congrès annuel et l’accès à des événements ouverts pour les membres des communautés noire et autochtone. De plus, la Fédération encouragera et soutiendra la recherche en sciences humaines portant sur des enjeux de justice sociale et raciale.

Je vous invite à aller consulter la documentation respective du CRSH et de la Fédération des sciences humaines pour vous familiariser avec les mesures prises dans le cadre de ces plans d’action en recherche.

Bon mois de juillet à toutes et à tous !

Valérie Lalande
Directrice des services de la recherche

 

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‍Le 38^e Congrès mondial du CIÉF

L’Université Sainte-Anne aura encore cette année une belle représentation de sa communauté de recherche au 38^e Congrès mondial du Conseil International d'Études Francophones. Alors que l'année dernière le congrès était en Tunisie, cette édition fut plus proche, se déroulant à Moncton du 24 au 28 juin. Sous son thème directeur Déclinaisons de l’altérité, ce congrès invitait les participants à réfléchir à la manière dont l’altérité construit la littérature francophone, se construit dans les littératures de la francophonie et s’exprime sous l’angle complémentaire d’autres regards disciplinaires (cinéma, bande-dessinée, linguistique, langue, géographie, histoire, anthropologie, etc.).

Le professeur Daniel Long (Études françaises) a présidé une session au thème de Le soi et l’autre, avec son collègue départemental Désiré Nyela qui a agi en tant que secrétaire. Dans le cadre de celle-ci, chacun a également livré une conférence. Le professeur Long s’est penché sur l’écrit d’une écrivaine française du XIX^e siècle lors de sa communication « Le Roman des ouvrières d’Amélie Bosquet : au carrefour des modes de représentation de la classe laborieuse ». Pour sa part, le professeur Nyela a prononcé la conférence « Entre hétéroscopie et autoscopie : pour une théorie critique du regard ». 

Lors de la session Enjeux contemporains des littératures francophones du Canada, le professeur Jimmy Thibeault a prononcé la conférence « Panser le soi : l’intime au cœur de l’écriture dans le théâtre d’Emma Haché ». Dans cette même session, le professeur du même département et actuel vice-doyen aux études universitaires Émir Delic a présenté « La Lumière et l’heure et Demain, l’enfance d’ Andrée Lacelle : du sens en marge aux sens en marche ». Incidemment, le professeur Delic avait examiné un recueil antérieur de la même autrice dans un récent ouvrage collectif codirigé par le professeur Thibeault.

Historienne au Département des sciences humaines, la professeure Stéphanie St-Pierre a présenté la communication « Altérité et appartenance : le Nouvel-Ontario dans la production intellectuelle en Ontario français » à la session Régions et régionalismes au Canada français : perspectives historiques. Cette présentation cherchait à retracer les assises historiques de l’expression Nouvel-Ontario, dont l’origine remonte à l'expression New Ontario utilisée par le gouvernement provincial pour désigner le territoire Nord ontarien entre la fin du XIX^e siècle et le début du XX^e, et son usage dans la production intellectuelle. La professeure prit comme point de départ l’existence de la formule distincte pour désigner la région. Cela lui a permis d’examiner l’influence du mouvement régionaliste du Canada français des années 1930, de même que le rôle de l’altérité dans la mise en récit du Nouvel-Ontario comme territoire historique et comme espace privilégié de l’Ontario français dans le monde universitaire au moment de sa récupération dans les années 1970. Cette récupération, avançait la professeure, est indissociable du mouvement de contre-culture de ces années, qui récupère le terme afin de délimiter un nouvel espace de création et d’identification. Toujours d’usage, l’expression renvoie à un territoire historique dont les frontières sont plus restreintes que le New Ontario de jadis, mais qui sert néanmoins de point d’ancrage identitaire.

En plus des membres de notre corps professoral, l’étudiant à la Maîtrise en cultures et espaces francophones Jean Junior Nazaire Joinville a parlé d’un livre récent d’une sociolinguiste monctonienne lors de sa présentation « Engagement de l’intellectuel en milieu francophone minoritaire : une analyse du discours d’Annette Boudreau dans À l’ombre de la langue légitime. L’Acadie dans la francophonie ».

Prix et distinctions

Portrait d'une recherche en cours

‍Mykkaela Lutes devient la première étudiante de l’Université Sainte-Anne au niveau du baccalauréat à recevoir la bourse Scotia Scholars de Research Nova Scotia. Elle bénéficie de 6 250 dollars pour son projet « Building Inclusion: A Literature Review of the Effects of a Mock Apartment in the Transition from School to Work » (Bâtir l’inclusion : une analyse documentaire des effets d’un appartement fictif dans la transition entre l’école et le travail). Elle a commencé ses recherches en début juin sous la supervision d’Élizabeth Harvey, professeure au Département des sciences de l’éducation.

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